jeudi 27 septembre 2012

49. vu dans l'eau : tentative d'assèchement de la flaque


iNtErLude  :   VuEs  de  la flaque 
                                              Elisabeth Chamontin (blogotobo, quatrain -voir liens)












vendredi 14 septembre 2012

48. vu dans l'eau : tentative d'assèchement de la flaque



Toute la création est fiction et illusion.
Pessoa
Toute l'écriture est de la cochonnerie.
Artaud 



leS  s      mOtS    et     l  f laqu
                                                                       (cinq simili-haïkus)

 
1. papier collé
étiquette entre les étiquette
ici plus ou moins floue là plus ou moins adhère 
[flaque] pour cause de moiteur  


2. saudade
dire au plus près la flaque 
et si loin d'elle 
langue ou le nécessaire exil 



3. naufrage
errant dans une réalité de souille
les mots pour la dire-
bouteille à la flaque



4. jeu de miroirs
des mots pour le dire 
reflets au miroir du réel-
la langue en exil dans le monde au cœur même



5. joca seria*
dire la flaque 
faire comme si
le langage est ce jeu sérieux



* Francis Ponge (Joca seria, notes sur Giacometti, 1951)
[...] Le JE si définitif, si indifférent, qui ne peut mourir, qui servira toujours de pronom personnel à quiconque, ce je qui ne peut se contempler, cette apparition floue et mince en tête de la plupart de nos phrases, voilà ce que veut sculpter A. Giacometti, ce qu'il a la prétention de faire tenir debout sur son long pied (J).
De ce spectre, il fait un sceptre. C'est bien cela d'ailleurs : ce J est à l'origine de toutes les affirmations et prétentions : « Je le veux ».
Pourquoi l'iconographie d'A. Giacometti me plaît-elle si fort ? Parce qu'après elle, je suppose qu'on sera près d'en avoir fini avec le Je. [...]


Ludwig Wittgenstein (Remarques philosophiques, 1929-1930)
Le mot "je" fait partie de ces mots que l'on peut éliminer de la langue. 

Gilberte Périer, née Pascal, sœur aînée de Blaise (Vie de Pascal, 1670)
Et on sait qu'il voulait qu'un honnête homme évitât de se nommer et même de se servir des mots de "je" et de "moi".



À suiVre...  

samedi 8 septembre 2012

47. vu dans l'eau : tentative d'assèchement de la flaque


Toute la création est fiction et illusion.
Pessoa
Toute l'écriture est de la cochonnerie.
Artaud


le       mOt    et     l  f laque  
                    (retour tonique au quinquina)





le mot le poète le prend
dans tous les sens le tourne le retourne
aGitEr avant de rEsservir

le prend le tourne le retourne 
le détourne
le mot                  le tRoUbLe




[lui qui se la poète on dirait
nous qui attend la boue patauger dedans
-perd rien pour attendre ? ]




le trouble et pour finir l'apaise
tant et tant sur papier vélin
que pour finir décidément non
ça ne rend pas

rend pas l'eau
-ce ciel brouillé nous dedans pieds sur terre-
  rend pas non plus la terre
-ne dégueule pas ce bistre grumeleux
le poète



[rien de concret
-rend pas le mot flaque pour la chose qu'elle est] 





de l'eau fait une demi-comparaison 
de la boue le bout d'une métaphore

et le temps reste autour de nous comme des flaques de couleur 
 



 
les mots comme le ciel
infini
mais tout entier soudain dans la flaque brève
du mot ne fait pas flaque mais leurre
un reflet
le lieu commun de l'illusion










[rien plus profond inexploré qu'un lieu commun]


le mot le poète le rend 
à l'intenable immobilité
À
 l'éphémère infini

à ce fragment
qui englobe l'improbable tout 
duquel il tient

[la partie au tout se confond 
qui se départit de son nom]


lAqUeunMoTuneFlAqUeunMoTuneFlAqUeunMoTuneFlAqUeunMoTuneFlAqUeunMoTun




À suiVre...